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Pierre Kroll

Pierre Kroll

Nouvel invité emblématique de ce blog, le caricaturiste Pierre Kroll nous livre ses goûts et dégoûts en matière culinaire, ses habitudes et  souvenirs de table, ses plats préférés et ses coups de cœur « resto » de la rentrée. Côté boulot, c’est avec son humour inoxydable et toujours aussi pertinent que ce célèbre liégeois concocte quantité de dessins et caricatures pour la presse écrite, ses bouquins, son blog ou la télévision (RTBF) mais aussi des projets plus singuliers tels des étiquettes pour bouteilles de bière ou de vin !

Voici donc le plus sympa des croqueurs d’humanité mis sur le grill de dix questions-réponses auxquelles il s’est bien volontiers prêté au cœur d’une rentrée, déjà bien agitée.

Qu’est-ce qui vous agace dans la vie ?

La lenteur des gens à comprendre, à s’intéresser aux choses et aux autres. L’égoïsme, le manque d’ouverture d’esprit.

Que pensez-vous du show médiatique, surtout télévisé, autour du secteur culinaire, de la gastronomie, de la table, des chefs médiatisés à outrance ?

Je ne suis pas du tout critique. Je trouve ça bien et moi qui ne regarde pas la télévision, j’ai suivi Top Chef assidûment. C’est, pour moi, une façon de rendre hommage à ces gens qui travaillent très dur en cuisine, à la difficulté et au talent des cuisiniers
professionnels. Avant on ne parlait pas de cet aspect de ce métier difficile, aujourd’hui à travers ce principe de médiatisation on permet à tous de mieux le connaître et de mieux l’apprécier.

Avez-vous l’habitude d’inviter à dîner chez vous ?

On n’est pas très mondains à la maison . On ne s’inscrit pas dans des circuits d’invitations à tout va et puis pourquoi créer des obligations de dîners et de remise d’invitations ? Je préfère recevoir les amis à la bonne franquette sans tralala. Et si dîner il
y a, à mon initiative, c’est pour leur faire découvrir, par exemple, la moambe de ma mère. Mais, les amis n’apprécient pas toujours ce genre de cuisine. J’en ai un qui m’a dit qu’il croyait manger de la boue ! Par contre et plus récemment et par deux fois, nous avons fait venir un cuisinier à domicile. Mais je trouve que c’est prendre de mauvaises habitudes comme si l’on s’embourgeoisait en « prenant du personnel ». N’empêche la formule est confortable et j’ai pu ainsi rencontrer une femme-chef formidable.

Votre métier vous amène-t-il à créer pour la table ou les produits de bouche  ?

Il arrive que l’on me demande d’imaginer des étiquettes pour bouteilles de vin ou pour une bière. C’est amusant à faire et cela me plaît de parler vin avec des connaisseurs. Cela m’est arrivé l’autre jour où j’étais invité chez Bruneau (ndlr : notoire restaurant bruxellois étoilé) pour la sortie d’un vin pour lequel j’ai dessiné l’étiquette. Il s’agit d’un Côte du Rhône élevé par Stéphane et Fabienne Barnaud à Rousset-les-vignes. Dans ce dessin, je n’ai jamais dit qui c’était mais si l’on regarde bien on distingue un Roi (Albert) buvant le vin. Ce vin n’est pas un tout grand cru mais, après m’être renseigné auprès des spécialistes lors de sa présentation, j’ai appris qu’il était tout à fait correcte et recommandable. Je n’ai donc pas de honte à avoir dessiné l’étiquette et à indiquer qu’il se trouvera chez Carrefour après le 14 novembre.

Quelle est votre plus belle découverte ou votre plus beau souvenir de table (resto ou en privé) ?

C’est un plat que j’ai dégusté à Beaulieu en Provence : une épaule d’agneau en papillote. Toute simple mais particulièrement savoureuse ; j’en garde le meilleur souvenir et la refait même chez moi.

Lorsque je vous ai interviewé précédemment pour la presse écrite, vous aviez deux restaurants à conseiller : « Amour, maracas et salami » et « Le Thème », tous deux à Liège. Avez-vous une nouvelle adresse « coup de cœur » en ce moment ?

Oui et même plusieurs. Toujours à Liège mais sur les hauteurs, j’ai beaucoup aimé L’A Propos à Neupré. J’y étais hier soir et j’y ai rencontré un couple charmant et dynamique qui le dirige et y ai trouvé excellent le rapport qualité-prix. Je vous le conseille donc sans hésitation. J’aime aussi beaucoup, La Cantina à Liège, l’Aubergine à Tilff et, dans un autre registre de prix, je retournerais volontiers chez Jean-Pierre Bruneau à Bruxelles.

Quels est le produit de bouche ou le plat que vous préférez déguster ? Préparé comment et, éventuellement, par qui ?

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Toujours la Moambe de ma mère, la langue au madère et surtout les chicons ; braisés avec beaucoup de sucre. Je trouve que le chicon est un summum de la gastronomie. C’est magnifique d’avoir fait pousser ce produit de cette façon et je dois avouer que je le préfère au foie gras !

Dans le panier des « grosses légumes », si vous deviez dessiner un légume pour représenter l’un ou l’autre de nos hommes politiques ? Quel serait-il ?

Je dirais le chou pour Louis Michel, le poireau pour Peter De Crem, le navet pour André Flahaut, l’asperge pour Yves Leterme et, en rouge bien sûr, la tomate pour Laurette Onkelinx.

Une devise pour terminer ?

Si je vous avais répondu lors de notre dernière rencontre : « Demain, j’arrête de boire et de fumer ! J’ai déjà réussi la moitié ! », aujourd’hui ayant définitivement cessé de fumer, comme je continue à boire (mais j’ai très envie d’arrêter même s’il m’est impossible de recracher un bon vin lors de dégustations), je vous dirai tout autre chose qui sera : « Ni dieu ni maître ! ».

 

 

Le Blog Gastronomique de Joëlle Rochette - l'art de vivre en "Epicurie"

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