A Bruxelles le 29 novembre prochain, « Les Rencontres Jean-Marc Quarin » présentent les vins de Pierre Courdurié du Château Croix de Labrie, Saint-Emilion Grand Cru Classé. Le 28 novembre, un Grand Dîner inaugural se tiendra au Cercle Royal Gaulois.

Devenues tradition, à Bruxelles comme à Lausanne ou à Paris, voici revenues « Les Rencontres Jean-Marc Quarin ». A Bruxelles, pour la quatrième édition, ce sera le 29 novembre prochain que le critique indépendant français et son associé organisateur, Fabrice Léger, accueilleront, au Wiltcher’s Steigenberger Hôtel, une trentaine de Domaines particuliers du Bordelais. Ceux-ci comptant parmi les découvertes favorites d’un Jean-Marc Quarin toujours au mieux de sa capacité à dénicher de futurs grands crus avant tout le monde. Et c’est tant mieux pour nous tous, amateurs ou curieux, acheteurs ou dégustateurs, experts ou sommeliers professionnels. L’occasion est unique, les domaines présentés sont rares et le lieu est idéal pour ce faire.

Autre occasion unique en son genre, pour la première fois cette année, un Grand Dîner se tiendra dans les salons du Cercle Royal Gaulois le jeudi 28 novembre. Une autre façon, des plus réjouissantes, de lancer les festivités de cette quatrième édition. Un dîner spécialement élaboré́, par le chef du Cercle Royal Gaulois, Thierry Lefevre et sa brigade en association avec Jean-Marc Quarin pour la sélection des vins et la magie des associations.

Parmi les fidèles de Jean-Marc Quarin, cette année on retrouvera à Bruxelles, un Domaine aux crus particulièrement attrayants : le Château Croix de Labrie. Lequel sera à l’honneur de l’Atelier dégustation verticale de 9 millésimes. Cet atelier dégustation sera présenté en exclusivité à Bruxelles.

Jouant, à notre tour, les éclaireurs – pour ne pas dire les précurseurs – nous avons eu la chance d’interviewer (avant tout le monde !), donc en exclusivité aussi, le propriétaire de Château Croix de Labrie, Pierre Courdurié. Une aubaine pour cette jeune maison – reprise il y a dix ans par les propriétaires actuels, Pierre et Axelle Courdurié – qui, en 2022, est entrée dans le classement des « Saint-Emilion Grand Cru Classé ». Rien de moins !

Interview de Pierre Courdurié – Château Croix de Labrie

JR : Que représentent pour vous Les Rencontres Jean-Marc Quarin ? Vous semble-t-il important d’y participer ?

PC : Nous étions présents à la première édition de Paris où nous veillons à être fidèles chaque année et dès la première de Bruxelles, il y a quatre ans. C’est un salon très bien fait. Jean-Marc fait découvrir des crus, des domaines, des vins avant les étiquettes prestigieuses que l’on connaîtra plus tard sur le marché. Au Château Croix de Labrie, nous avons eu la chance d’être redécouverts par Jean-Marc. Je dis redécouverts parce que ce n’est pas un domaine que nous avons reçu en héritage mais que nous avons repris. Jean-Marc a été le premier à informer de notre reprise et à souligner la qualité de notre travail et ensuite de le faire découvrir à travers son salon.

C’est grâce à ce salon que nous avons rencontré de nouveaux clients ; des connaisseurs, des amateurs, des jeunes. Cela me semble très important que ces jeunes nous découvrent à leur tour.

Le salon est très bien fait, facile d’accès et de compréhension. Il permet de guider les gens à travers les crus que Jean-Marc a repérés et sélectionnés. Nous y participons et y revenons à chaque fois car c’est important d’aller à la rencontre des clients, des consommateurs. Rester dans nos vignes c’est bien, mais il faut aussi voyager et aller à la rencontre des autres pour nous faire connaître, pour échanger.

A Croix de Labrie, nous sommes très petits. Notre production est très intimiste. Nous sommes un peu les Bourguignons de St-Emilion. Et nous savons combien la Belgique est un pays plein d’amateurs de vin de Bordeaux !

Les Rencontres Jean-Marc Quarin représentent un salon à l’ambiance extraordinaire. Il est rare de pouvoir participer à des salons avec des particuliers avides de partager, où l’on a des affinités avec les domaines. On peut prendre le temps de parler aux gens. C’est essentiel, quand on est vigneron, d’expliquer notre travail, comment on procède sur le terrain, quelle est notre approche, nos perspectives. Cela rend les choses plus humaines, moins techniques. Et puis, je pense qu’il est tout aussi important de mettre des noms sur des étiquettes. Et c’est là le propre de Jean-Marc Quarin que de sélectionner, de dénicher des crus avant que leur étiquette ne soit (re)connue, voire primée.

JR : concrètement, que vous apportent ces salons, que ce soit Paris ou Bruxelles ? Apportent-ils une influence, une plus-value à votre Domaine ?

PC : Chaque année, après les salons, nous revoyons des clients fidèles qui en plus viennent à Croix de Labrie redécouvrir le domaine et même y loger. Nous avons des échanges sur place tout au long de l’année, des affinités se créent et un certain nombre de nos clients sont devenus des amis. Il faut dire que nous pratiquons avec bonheur l’œnotourisme. Nous avons deux chambres d’hôtels depuis 2019 et notre bâtiment datant de 1687 est classé au patrimoine de l’Unesco. Cela crée un accueil assez intimiste, une ambiance immersive très appréciée et personnalisée.

JR : la grande nouveauté de votre Domaine est aussi une autre grande plus-value. Pouvez-vous nous en parler ?

PC : En 2022, nous avons obtenu une superbe reconnaissance, celle de Grand Cru Classé de Saint-Emilion. Obtenir une telle reconnaissance après dix ans de reprise d’un domaine, c’est assez unique à Bordeaux. D’habitude cela peut prendre un peu plus, voire beaucoup plus de temps ! Même si ce n’est pas pour les titres et la gloire que nous travaillons, je trouve que c’est une belle reconnaissance de notre travail. Et pour nos clients, cela leur montre qu’ils ont eu raison de nous faire confiance. C’est assez incroyable de se retrouver aux côtés de très grands noms de Bordeaux même si nous sommes les « petits poucets » !

JR : en lisant les propos de Jean-Marc Quarin à votre égard, propos qui parlent de première intuition, d’ascension fulgurante, cette reconnaissance ne fait que confirmer le talent de Jean-Marc pour dénicher des pépites telles que la vôtre.

Voici ce qu’il dit de vous et du projet qui vous occupe aujourd’hui, l’organisation de la dégustation verticale en exclusivité à Bruxelles :

« La propriété a été reprise en janvier 2013 par Axelle et Pierre Courdurié. Dès leur premier millésime, le très exigeant 2013, je signalais la belle tenue de ce vin. Déclaré Outsider au sein du paysage Saint-Émilionnais, le cru a poursuivi une lente et circonstanciée ascension qualitative. En 2022, il obtient sa consécration internationale, devenant un Saint-Emilion grand cru classé.
En compagnie de Pierre Courdurié, nous reviendrons sur ce parcours en redégustant une dizaine de millésimes. Une occasion unique de partager et comprendre cette évolution fulgurante, mais aussi d’échanger sur les arcanes gustatifs de ma première intuition. Car dans le fond, tous les amateurs et les professionnels font face à cette question : comment percevoir dès l’origine et le premier la présence d’un potentiel inspirant et par la même fructueux dont ce salon se nourrit. ». JM Quarin

PC : ce sont des propos qui me remplissent de joie et je ne peux qu’être reconnaissant envers l’homme qui, le premier, nous a fait confiance et nous a identifié de la sorte.

Et bien entendu, je serai tout aussi enchanté de partager avec lui et tous les participants cet atelier dégustation. Le 29 novembre, de 11 h à 13 h, nous aurons l’occasion de faire découvrir et déguster 9 vins du domaine. Les Château Croix de Labrie millésimés 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et le Chapelle de Labrie : 2021 et 2022. Pour ces 7 millésimes de Château Croix de Labrie, ce sera une très belle verticale qui va montrer l’évolution du domaine dans le temps. Cela permettra une compréhension de ce que fait Axelle dans les vignes : étapes clé dans le vin, découverte du domaine avec l’apparition de la Biodynamie. Ce moment permettra également aux participants de comprendre le domaine car c’est très rare que l’on fasse des Masterclass vu que l’on n’a pas beaucoup de vin. D’habitude, on les réserve surtout aux journalistes et aux sommeliers. Et même si nous n’aimons pas trop nous mettre en avant, je dois dire que cette rencontre va être un grand moment car seront présenté de grands millésimes ainsi que d’autres plus classiques. Nous allons montrer notre vision et cela permettra de comprendre ce qui se passe à Croix de Labrie et pourquoi Jean-Marc Quarin nous a remarqué.

Pour le vin à l’étiquette Chapelle Croix de Labrie, c’est le vin mais aussi un lieu-dit. Il est fait pour donner une clé d’entrée sur le domaine mais nous n’en faisons pas beaucoup : 3 à 4 000 bouteilles. Il nous semblait néanmoins important de le présenter en Belgique.

JR : sur le terrain, au cœur de votre vignoble, comment cela se passe ? Existe-t-il une certaine concurrence entre domaines du bordelais ?

PC : pour moi pas ; les assemblages, les terroirs ne sont pas les mêmes. La signature de la vigneronne (ou du vigneron) est différente. Axelle et moi avons une vision très dynamique avec des vins qui doivent tendre à offrir de la rondeur, de la longueur et de la fraîcheur en bouche.

Mais en termes économiques, à l’extérieur du vignoble, il y a une concurrence car la bouteille doit se singulariser pour arriver chez le caviste, sur la table du restaurant. La mise en avant de Jean-Marc contribue à pouvoir faire rayonner nos vins. Après, il faut aussi se déplacer comme je vous le disais précédemment, et il faut pouvoir accueillir sur place. Et puis aussi, aujourd’hui, pouvoir gérer correctement ses réseaux sociaux. Mais le plus important, c’est le contact : on fait du vin aussi pour cela ! Et le choix de produire totalement en agriculture bio et biodynamie fait également partie de nos valeurs comme de notre autonomie.

Mais venez donc nous rencontrer le 29 novembre et vous verrez, il y aura encore beaucoup de belles choses à se raconter, à découvrir et à … déguster !