Mauvais temps pour la gastronomie belge en cette fin d’été avec l’annonce d’un nouveau décès, celui du très attachant chef de La Clef des Champs, Bernard Bouillot.
Dans le dernier dossier de presse que Marc Danval avait réalisé pour cette délicieuse petite maison de bouche voisine du Sablon, on pouvait lire que « Anne et Bernard Bouillot sont les champions toute catégorie du rapport qualité-prix » et ce n’était pas peu dire puisque, outre un BIB gourmand octroyé par le Michelin, la Clef des Champs était, à notre sens à tous, « le » meilleur rapport qualité-prix du quartier. Une généreuse cuisine de bistrot de bouche, tel un bouchon lyonnais, proposant les grands classiques de brasserie de la gastronomie française, une joie de vivre et d’animer les lieux d’une maîtresse de maison hors pair qu’était Anne Bouillot et une bonhomie aussi sympathique qu’accueillante dans le chef du chef, Bernard Bouillot, avaient rendue cette maison incontournable pour tout chroniqueur gastronomique digne de ce titre.
Depuis quelques années, Bernard avait passé la main à Dirck Praet, son second depuis longtemps, mais continuait à donner le ton d’une belle carte truffée de généreuses préparations toujours impeccablement réalisées. C’est ici que l’on dégustait de merveilleux et mémorables : pigeonneaux fermiers au coulis de truffes et morilles, salade de lentilles du Puy, œufs en meurette bourguignonne, cassolette d’escargots de Bourgogne, pied de porc farci, aile de raie pochée et beurre noisette, , cocotte de coq au vin à l’ancienne, cassoulet du Sud-Ouest, ris de veau à la crème, pintadeau aux épices exotiques, boudin blanc grillé avec sauce à l’estragon, et quantité de délices qui faisaient notre bonheur de table à chacun de nos passages.
Ainsi, nous garderons longtemps le souvenir de cette très belle petite table agrémentée des peintures naïves et colorées du maître des lieux, de la « p’tite coupette » offerte immanquablement par la souriante Anne et du bonheur d’une ambiance bon enfant où la gentillesse comme la simplicité étaient toujours de mise.
Une adresse aujourd’hui cherchant repreneur et qui, assurément, nous manquera beaucoup comme elle manquera à tous les fidèles de ce merveilleux petit repères à gourmets.