Boire un canon, c’est boire un verre de vin le plus souvent. C’est celui que les consommateurs boivent en général sur le comptoir.
Le canon était au XVIe siècle une mesure pour le vin et les spiritueux. C’était un seizième de pinte. La pinte (environ un litre) se divisait en deux chopines, qui se divisaient elles-mêmes en deux demiards. Le vase qui servait à mesurer le liquide était un tube, semblable au tube d’un canon. Boire un canon est donc boire cette dose de vin. Mais dès le XIXe siècle, on désigna tout simplement par canon un verre de vin, quel qu’il soit.
Exemple
Charlélie Couture, dans une de ses plus belles chansons L’histoire du loup dans la bergerie, note : « Derrière le parking, qu’est désert la nuit, à côté d’la voie ferrée dans une impasse étroite, il y a un p’tit bar aux papiers-peints jaunâtres, papiers-peints jaunâtres. Le vin pique la gorge et le pain des sandwichs est plus mou qu’une éponge, bien plus mou qu’une éponge. C’est pas un bel endroit, mais ça suffit pour boire, un canon, deux canons avant d’aller se coucher, un canon, deux canons avant d’aller se coucher. »
Extrait de « Les nouvelles expressions de Monsieur Dictionnaire » – Jacques Mercier – ©Editions Racine (2017)
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Photos : ci-dessus : Hôtel Héritage – Bruges-©Morgane Ball – www.morgane-ball.format.com