Invitée du mois de février sur ce blog, l’actrice française Carole Bouquet, est l’une des seules, si pas la seule, actrice célèbre a conjuguer sa passion du vin et son métier de star.
Pour nous, elle s’est volontiers prêtée à un tête à tête exclusif truffé de sympathie et arrosé de bonne humeur à l’instar du vin qu’elle produit sur l’Ile de Pantalleria où est planté son vignoble de Sangue d’Oro depuis 2005.
Rencontre et questions pour un agréable chassé-croisé de découvertes et de passion.
JR : Loisir ou passion, à l’instar d’autres acteurs célèbres, vous rêviez de faire du vin et d’avoir votre propre étiquette ?
CB : je n’ai jamais pensé faire du vin. Je suis simplement tombée amoureuse d’une île sicilienne où, durant quinze ans, je passais mes vacances et où j’ai maintenant planté mes propres racines. C’est une île de seulement 6.000 personnes qui semble être au bout du monde et où je me sent particulièrement bien. La terre y est très fertile et y donne de beaux produits tels des orangers, des figuiers, des amandiers. Les gens y sont simples et accueillants, même s’il faut du temps pour s’intégrer. Mais en les respectant, sans les brusquer ou les envahir, les choses se passent très bien. C’est donc cette passion pour cette terre, ce lieu magnifique et pour ces gens authentiques qui m’a poussé à devenir vigneronne.
JR : Depuis quand avez-vous votre propre vignoble ?
CB : J’ai d’abord acheté un terrain d’un hectare de vignes abandonnées depuis 120 ans, à un pêcheur qui, comme beaucoup d’autres dans la région, a dû tristement cesser son activité pour cause de nouvelle législation européenne sur la pêche de petits bateaux. Son bateau devait partir à la casse et lui ne pouvait plus pratiquer son métier. Il est resté à mes côtés, comme beaucoup d’autres habitants de l’île qui m’ont énormément appris dans ce métier de vigneronne. Cet hectare initial s’est agrandi et est passé, aujourd’hui à 13 hectares tout en apportant de l’emploi à 70 personnes et en produisant 14.000 bouteilles. C’est en 2005 que j’ai fait construire le chai pour lequel j’ai eu l’aide précieuse d’un grand œnologue italien. C’était important d’être bien entourée par de vrais professionnels du vin car j’aurais eu honte de donner quelque chose de mauvais. Il y allait de ma crédibilité.
JR : était-ce une entreprise aisée pour une femme mais aussi pour une actrice dans cette région qui ne devait pas connaître la star que vous êtes ?
CB : Ce n’était pas simple du tout et pas mal de gens de mon entourage étaient perplexes à l’idée de me voir entreprendre un tel projet. Mais moi, j’adore passer mon temps à repousser les limites, à tenter de rendre mes rêves possibles. J’aime également passer par une démarche esthétique dans mes projets, aussi j’ai moi-même dessiné l’étiquette de Sangue d’Oro. Et au fil du temps mon vin a été de plus en plus apprécié pour être proposé à de grandes tables comme celle d’Hélène Darroze.
Jr : le vin, la table, la bonne cuisine est-ce important pour vous ?
CB : c’est primordial. Je peux dépérir si je ne sais pas aller dîner. Le repas est une vraie fête et je ne peux pas envisager de me nourrir pour me nourrir ; ce serait terriblement ennuyeux. J’aime les bonnes et belles choses sans pour autant passer par la grande gastronomie ou les produits les plus coûteux. La gastronomie c’est aussi, à mon sens, les choses simples, bonnes, qualitatives ou encore les marchés du monde, leurs couleurs, leurs odeurs. J’adore cela, les marchés. Dans tous les pays du monde et surtout ceux du sud de la France.
JR : Parlant du monde, de ses saveurs, quelle est votre cuisine préférée au monde ?
CB : je n’ai pas de préférence. Les cuisines que je préfère, ce sont les plus festives et puis tout ce qui a avoir avec la mémoire, les odeurs, les paysages. J’ai des amis thaïlandais qui disent toujours que la cuisine doit avoir quelque chose de rassurant.
JR : Votre terre en Sicile est-elle votre terre de retraite, vos projets d’installation pour plus tard au détriment de votre métier d’actrice ?
CB : je ne vois pas les choses ainsi car j’ai besoin des deux. J’ai besoin à la fois de continuer à séjourner sur Pantalleria, de la solitude que j’y trouve, des gens que j’y côtoie ou y emploie et des amis très proches que je m’y suis faits. J’ai tout autant besoin de continuer à pratiquer mon métier et à voir des gens ailleurs.
JR : dernière question, l’inévitable sans doute, celle qui porte sur votre physique que vous avez toujours au « top ». Un physique irréprochable grâce à un régime stricte, une attention permanente ou … une chance inouïe ?
CB : C’est plutôt effectivement une question de chance, de génétique car j’ai toujours été ainsi sans faire de régime ou sans devoir porter une attention particulière à mon tour de taille. Je ne sais pas manger avec modération, j’aime trop la table et le monde qui partagent un repas. Mais si je suis seule chez moi, je peux aussi me contenter d’un bol de riz. Et puis j’avoue que j’aime beaucoup pratiquer la natation ce qui est toujours bénéfique pour l’équilibre du corps et de l’esprit. D’ailleurs, pour mon séjour actuel à Bruxelles, j’ai demandé un hôtel avec piscine et il paraît que l’on m’a réservé une chambre dans un nouvel hôtel à Ixelles. Je suis impatiente de le découvrir, ce que je vais faire de ce pas avant les autres festivités gourmandes de ce soir !