Venu expressément à Bruxelles pour l’occasion, le Pape des vins rosés du Sud de la France qu’est Gérard Bertrand, nous a présenté sa dernière création : un vin orangé très justement dénommé « Orange Gold ».
Parallèlement, cette rencontre fût également l’occasion pour le notoire vigneron de nous présenter son second ouvrage : « La Nature au Cœur – Pour un monde meilleur ». Nous vous en reparlons, en détails, par ailleurs.
Le tout pour une rencontre (personne n’en doute) bien trop courte mais, heureusement, déjà prémisses à d’autres belles retrouvailles … sur le terrain ! Ou plutôt dans le vignoble au cœur d’un superbe Domaine que nous avions visité il y a quelques années et dont Gérard Bertrand nous raconte l’évolution et les nouveautés.
Orange Gold ou la 4e couleur du vin
Localisation idéale pour dégustation concluante, c’est sur la terrasse du Chalet de la Forêt qu’a été dévoilé, pour la première fois sur le plan international, cette nouvelle pépite du Château l’Hospitalet. Domaine où nous nous étions rendus, il y a quelques années, entraînés par la pétillante attachée de presse, infatigable ‘papoteuse œnophile’, Carine Mathieu. Ceci pour, non seulement, découvrir les lieux – du vignoble aux hospitalières chambres et autres programmations musicales jazzy (dont le festival) mais aussi pour participer aux vendanges. S’en est suivi, une attention plus soutenue aux productions de Gérard Bertrand tout au long de cette dernière décennie.
Pour l’heure, revenons à nos moutons et dévoilons les impressions que nous a laissé ce fameux « Orange Gold ». Ce vin surprend d’emblée par sa couleur, un véritable orange-or. Ni saumon, ni rouge, ni blanc, cette nouvelle couleur semble être sortie tout droit de l’imaginaire débridé de Gérard Bertrand.
A la question posée quant à la couleur si particulière de ce vin, Gérard Bertrand répond : Il n’y a ici aucun secret. La vinification relève d’une technique très ancienne : les raisins blancs sont vinifiés et fermentés en grappes entières. Cette façon de faire qui conserve la peau et les rafles du raisin, apporte ainsi une coloration que je qualifie de 4e couleur du vin. Ceci dit, il nous a fallu 18 mois de réflexion et de recherches pour arriver à le produire tel quel.
Orange Gold est aussi un assemblage particulier de 6 cépages quasi tous méditerranéens. Ceux qui apportent du volume tels le Chardonnay, le Grenache Blanc et le Viognier et les cépages Marsanne, Mauzac et Muscat qui enrichissent la complexité aromatique du vin. La parfaite maîtrise de la vinification et le choix des cépages en font un vin orange des plus singuliers dont la subtilité n’a d’égale qu’une finesse remarquable. Inutile de préciser ici qu’à l’instar des 60 % des productions de Gérard Bertrand, ce vin est certifié Agriculture Biologique.
Actuellement, poursuit Gérard Bertrand, nous avons 6 certifications pour nos vins. 60 % de la production est assurée en bio et biodynamie mais nos projets nous amèneront à avoir 80 % de la production en 2025 et 100 % en 2030. Il faut aussi préciser que nous travaillons en traction animale et que, comme je l’explique dans mon livre, tout ou presque tout est aujourd’hui fait en fonction de l’harmonie des écosystèmes, du respect de la nature et de la préservation des sols vivants.
Orange Gold, un nouveau venu de bonne compagnie
Très rafraîchissant avec ses notes de fleurs blanches, de fruits confits ou encore de poivre blanc, ce vin est conseillé par Gérard Bertrand en apéritif estival, comme c’est le cas pour nous qui le dégustons en ce tout début d’été, sur la terrasse du Chalet de la Forêt.
Je conseille ce vin dès l’apéritif, avec par exemple, des anchois, indique le viticulteur. Il est rafraîchissant, surprenant par sa couleur ou par la subtilité de sa tanicité et à beaucoup de caractère. En repas, il me semble idéal avec des plats plus épicés comme par exemple un poulet curry ou d’autres plats asiatiques. Et personnellement, je le trouve très heureux avec du fromage orange à pâte dure, un Munster ou même, un Roquefort.
Clos du Temple 2020, primé Meilleur rosé au monde
Une fois la dégustation de Orange Gold faite en terrasse, nous sommes passé (masqués) à l’intérieur pour un repas préparé par le maître des lieux, Pascal Devalkeneer. Chef que l’on a regretté de ne pas voir en salle, tout comme d’ailleurs, son sommelier auquel il aurait été bien venu de poser quelques questions sur ces vins assez exceptionnels. La crise était-elle, là aussi, responsable ?! Chose qui, malgré quelques autres bémols (service approximatif, vestiaire non retiré, confusion de verres, …), n’aura en rien assombri ce bien agréable moment.
Le lunch du jour commença néanmoins sous les meilleurs auspices puisqu’avec l’entrée, une charlotte de crabe et tourteau, le Meilleur rosé au monde nous a été servi ! Le Clos du Temple 2020 a ainsi été élu Meilleur rosé du monde 2020 au Global Rosé Masters du Drinks Business. Rien de moins ! Un rosé extrêmement délicat, élevé en biodynamie, issu de vieilles vignes, avec un assemblage de 5 cépages ; 4 rouges (Grenache, Mourvèdre, Cinsault, Syrah) et un blanc (Viognier). Un vin de grande réputation qui, du coup, est aussi l’un des rosés le plus coûteux au monde puisque son tarif avoisine les 200 € (180 à 200). Mais désormais, en rosé comme en rouge ou en blanc … qui aime ne compte pas !
Quant au vin suivant servi avec le plat, un faux-filet de bœuf Holstein maturé, il n’était autre qu’un Clos d’Ora 2018. Vin issu d’un vignoble de 9 hectares en Minervois. Vignoble situé à 220 mètres d’altitude à l’intersection de deux terroirs particuliers, bartoniens et lutéciens (calcaires, grès, marnes). Au Clos d’Ora, la vigne est également cultivée en biodynamie et le cheval comme le mulet sont utilisés pour favoriser la connexion entre minéral, le végétal, l’animal et l’humain.
Pour le dessert, dominé par le chocolat, un vin d’exception avait lui aussi été prévu, à savoir le Legend Vintage Maury 1939. Un vin bien plus vieux que tous les convives réunis autour de cette table, pour le moins, comptant certainement parmi les plus séduisantes mais aussi les plus instructives de cet été.
Château l’Hospitalet, un Wine Resort incontournable
L’art de vivre est à la table, comme à la vie, de Gérard Bertrand. Son sens de l’hospitalité, il le décline depuis des décennies au cœur de sa région natale, le Languedoc à quelques encablures de Narbonne. Il y a une dizaine d‘années nous y avions déjà séjournés et penserons bientôt à …. y retourner !
Pour l’heure, Gérard Bertrand nous apprend que les choses y ont bien changé, que la tradition hospitalière des lieux s’est fait une nouvelle beauté, a été consacré Wine Resort désormais totalement dédié à l’art de vivre au cœur de l’un des plus historiques terroirs vinicoles de France. Nous avions à l’époque séjourné au Château L’Hospitalet. Aujourd’hui sa petite sœur la Villa Soleilla vient parfaire l’offre hôtelière. Une bien séduisante offre multifacettes proposant : 41 chambres dont 28 suites, un spa, une piscine, des cours de yoga dans le parc l’été, l’ouverture d’un restaurant à la plage ou encore et bien entendu des initiations à l’œnologie, des dégustations, des visites guidées de ce vignoble de près de 1000 hectares comptant parmi l’un des (si pas « le ») plus emblématiques du Sud de la France.
Château l’Hospitalet Wine Resort Beach & Spa
Domaine de l’Hospitalet – D168 – 11100 Narbonne – T +33 (0) 4 68 45 28 50 –