Isabelle de Borchgrave vient de nous quitter ce 18 octobre 2024. Lors de notre rencontre, en mars 2023, elle était d’une gaieté, d’une richesse artistique et d’une joie de vivre incroyables. Je l’avais rencontrée dans son atelier et maison privée. Voici ce que j’avais publié, suite à ce super échange, dans le magazine Max le 6 mai 2023.
Difficile de trouver ailleurs si parfaite osmose entre le lieu de travail et le lieu de vie d’une personnalité rencontrée « à domicile ». Avec Isabelle de Borchgrave, l’alchimie fonctionne parfaitement entre ces deux pôles réunis en un seul ensemble de 1500 m2 au cœur de la Capitale.
Bien qu’installée à Ixelles, l’artiste bruxelloise est connue aux quatre coins du monde et voyage autant qu’elle fait voyager ses œuvres. Celles-ci sont exposées de façon permanente dans d’emblématiques musées internationaux, sont visibles lors de grandes expositions itinérantes, décorent de grands hôtels, palaces et habitations privées ou encore sont demandées par de prestigieuses marques telles qu’Hermès.
Son œuvre ? Des peintures, une collection de près de 60 ans de « petits papiers » colorés, des sculptures, des meubles et surtout, des vêtements en papier qui l’ont fait connaître au niveau international. Ces vêtements représentant des robes spectaculaires dont les récentes tenues de Frida Kahlo exposée aux Beaux-Arts à Bruxelles puis, actuellement, en Floride et à Naples en juin. Mais aussi des parures, des coiffes et costumes traditionnels. A cela s’ajoute la création de papiers peints muraux, de tapis et tapisseries commandées par de grandes marques ainsi qu’une belle gamme d’ameublement : tables basses ou hautes, fauteuils et divan avec tapisserie contemporaine d’inspiration africaine, luminaires en papier immaculé, vases de papier ou de verre de Murano, objets de décoration. Autant d’œuvres d’art qu’elle imagine en papier d’abord puis ensuite en aluminium, en bronze, en verre quand ces pièces ne sont pas de vrais meubles fonctionnels en carton (armoire, bibliothèque, guéridon).
Son métier ? « Un peu touche à tout, dit-elle en souriant. Mon métier, c’est d’être passionnée, curieuse et bien sûr peintre, sculpteur, styliste de papier. Mais avant tout, c’est la couleur et la joie qui animent mon travail autant que ma vie privée. La passion de la couleur, qui pour moi représente la joie de vivre, c’est mon leitmotiv. Je déteste que l’on s’apitoie sur son sors ou sur son âge, c’est le mouvement et le goût immodéré des voyages, qui me dynamise de façon permanente », ajoute encore celle qui affichera bientôt 77 printemps !
(ndlr : 78 ans à son décès le 18 octobre 2024)
Entre gigantesque table de travail et galerie d’art en mezzanine, salon et cuisine, bureau et patio, cet univers, spectaculaire et chaleureux, coloré et accueillant à la fois est à son tour en parfaite osmose avec la forte personnalité d’Isabelle de Borchgrave.
Quant à sa déco d’intérieur, elle ajoute : « Je ne voudrais pour rien au monde vivre à la campagne, je déteste cela ! Et même si je ne peux m’empêcher de voyager, ici, j’ai tout ce qu’il me faut. J’adore ma maison, à la fois atelier de travail et habitat privé, les deux étant inséparables. Bien qu’à l’origine, il s’agissait d’un garage et d’une papeterie ! J’ai été aidée par l’architecte Claire Bataille pour créer les espaces de ces 1500 m2 tels qu’ils sont aujourd’hui. Et puis, je reviens toujours avec l’un ou l’autre objet ancien de mes voyages à l’étranger. Je les intègre au reste de la décoration mais surtout, je reviens toujours avec mes « carnets de voyage » dans lesquels je dessine tout ce que m’inspire ces pays lointains que je ne me lasse pas de visiter. Et ça, c’est un vrai bonheur ! »
Extrait de l’article publié dans le magazine Max (Supplément lifestyle des journaux du Groupe SudInfo) – Avril 2023