Ce week-end, le chroniqueur gastronomique Jean-Léon Wauters, s’est éteint. A l’heure de l’apéro comme son ami Jean-Jacques Gaudisart, le fondateur du magazine Gastromania, comme nous le rappelle la fille de celui-ci, Catherine Gaudisart, rédactrice en chef du mensuel dans lequel Jean-Léon signait, chaque mois, un solide billet d’humeur.
De cette humeur qu’il avait tantôt acide, tantôt aigre-douce envers les grands et petits chefs, la profession, voire même envers ses collègues et proches qu’il ne ménageait pas davantage.
Mais ne dit-on pas que « qui aime bien châtie bien » ? Et nous on l’aimait bien, ce collègue à qui il suffisait de renvoyer la balle pour désamorcer mauvaise humeur, cynisme, sarcasmes ou jeux de mots.
Car cette plume qu’il avait alerte et éveillée, ce sens de la « vraie » critique gastronomique était son grand talent dans un secteur où les propos édulcorés sont devenus légion. Crainte par les uns, redoutée par les autres, c’est de cette plume que tout le secteur gardera le souvenir doux-amer. Le souvenir aussi d’un journaliste hors du commun, de l’un des vrais chroniqueurs gastronomiques œuvrant encore, en Belgique, en tout aussi vrai professionnel de ce métier.
L’occasion du décès de Jean-Léon est aussi celle de saluer la mémoire de quelques autres confrères chroniqueurs gastronomiques dont les belles plumes (ou voix) se sont aussi envolées trop tôt : Jean-Jacques Gaudisart (Gastromania), Jacques Kother (Guide des Connaisseurs, Bel RTL), Danielle Lerouge (Millésime 33), Michel Mouliny (radio), Henri Lemaire (Guide Lemaire) ou encore le premier chroniqueur gastronomique de notre pays (années 1950) Léon Léonard (Le Soir – Le Vif-L’Express où votre serviteur le remplaça !).
Comme notre verre, nous levons notre chapeau à la mémoire de Jean-Léon Wauters et de tous ces amis et confrères.