Aujourd’hui, place à la nouvelle génération de gastronomes à la Villa Lorraine où le jeune chef Maxime Colin est joliment parvenu à conserver l’étoile acquise par son prédécesseur, Alain Bianchin. Place aussi et surtout ici à un « Menu Jeune » où les moins de 28 ans bénéficient d’un tarif « all in » d’un rapport « qualité-prix-plaisir » visiblement très séduisant.
Envoyons donc nos jeunes troupes de collaborateurs en éclaireurs et, du coup ici aussi, place à la nouvelle génération avec l’écho d’une visite concluante signé par Morgane Ball.
« Comme chaque année, mon homme et moi-même avons décidé de fêter la Saint Valentin un autre jour que le 14 février et avons choisi le 25 février, à savoir le jour de la Saint Roméo, tout aussi romantique à notre sens et bien moins commercial. Nous voulions, pour l’occasion, nous retrouver dans un restaurant gastronomique voire étoilé. C’est en comparant les prix que nous sommes tombés sur le « Menu Jeune » à la Villa Lorraine. Ce menu à 68 €, accessible aux moins de 28 ans (et dès 18 ans), annonce 3 services, ½ bouteille de vin, ½ bouteille d’eau, le thé ou café et, le plus important, l’assurance d’avoir un menu et un service gastronomique et non « de type lunch », bref un menu particulièrement avantageux pour ce niveau de restaurant. C’est donc sans hésitation que nous y avons réservé une table pour deux.
Notre installation débute par l’acceuil du maître d’hotel nous proposant une coupe de champagne comme apéritif, précisant que le menu incluait non pas ½ bouteille de vin, mais bien des vins au verre pour accompagner chaque service ; équivalant au final à la quantité d’une demi bouteille de vin. Alors que nous pensions devoir nous passer de bulles, c’était donc une bonne suprise.
Le repas commence par quelques dégustations ; une classique croquette de homard et rémoulade de céleri, un déclieux bavarois d’anguille fumée et mousseux à la pomme Granny Smith, crème de foie gras au parmesan. Dégustations accompagnées du pain de notre choix, ce qui nous fit craquer pour ce que nous appellerons un « pain-croissant aux épices » et de l’excellent beurre Bordier.
Les dégustations sont suivies d’une entrée composée de gamberoni (une sorte de crevette sicilienne très douce, voire quasi sucrée et servie crue), de mandarine et de burrata. Si, prises indivudellement, la burrata et la mandarine sont sans grand intérêt. Mais une fois associées, leur mariage avec le crustacé est juste à tomber ! Une entrée belle, gourmande, goûteuse, irréprochable. Le sommelier nous propose alors un muscadet, Gorges de 2010, qui accompagne très bien notre entrée.
Arrive ensuite la deuxième entrée « surpise » (parce qu’à la Villa, on aime faire plaisir aux jeunes !), un bar accompagné de coques pleines et en émulsion. Entrée peut-être plus classique que la précédente mais qui n’en est pas moins goûteuse. Le sommelier nous ressert un peu de vin, toujours le muscadet.
En plat de résistance, nous avons ensuite reçu un pigeonneau parfaitement rosé, accompagné de topinambours, en purée et en chips, de girolles et d’une raviole de champignons. A nouveau, un plat excellent, à un point tel que nous regretterons, par pure gourmandise, de ne pas avoir eu les accompagnements en plus grande quantité. Le plat était accompagné d’un vin rouge, Domaine Mas de la Tour, 2013 ; choix tout à fait opportun.
Pour terminer, une poire pochée servie avec des boules de mousse à la fève Tonka et glace au pralin. Suivi du thé, un peu trop infusé à notre goût, et de ses mignardises.
Pour conclure, nous retiendrons de cette expérience, le cadre romantique et chaleureux, le service irréprochable (on s’y sent bien !) et la cuisine de Maxime Colin, très goûteuse et parfaitement réalisée mais encore un rien trop classique. Nous attendons avec impatience que ce jeune chef, ancien second d’Alain Bianchin qui avait rendu à la Villa Loraine ses lettres de noblesse, développe sans retenue sa personnalité culinaire.
En bref, pari réussi pour la Villa Lorraine et son « Menu Jeune » que nous conseillons donc vivement à tout jeune curieux de la gastronomie haut de gamme. Et en conseil perso, n’hésitons pas à ajouter qu’après tout, autant faire un repas parfait où chacun offre la part de l’autre que d’offrir chacun à son tour un repas dans un restaurant « moyen » où peu coûteux rime souvent avec peu glorieux ! »
Morgane Ball